Réponse au Figaro, 4 questions sur le mariage pour tous

1/Souhaitez-vous autoriser deux personnes de même sexe résidant en France à se marier civilement ?
Oui
Complément de réponse : je suis convaincue que les valeurs de la France s'expriment vraiment à travers la loi relative à ce que j'appelle "le mariage universel". Par ailleurs en reconnaissant aux couples de même sexe, exactement  les mêmes droits, nous engageons une totale reconnaissance de l'homosexualité. Mais je comprends que cela puisse heurter et il m'a fallu à titre personnel un long cheminement. C'est pourquoi en réponse à un engagement de campagne, mais aussi à la demande de débat, j ai organisé dès le 8 novembre une réunion publique dans une commune rurale de 6500 habitants. Des échanges profonds ont eu lieu dans un climat assez serein, d'écoute.
J'ai beaucoup appris lors de ce débat.


2/Etes-vous en faveur d’«un contrat d'union civile» accordant les mêmes droits aux couples de même sexe qu’aux couples mariés, à l’exception de la filiation et de l’adoption ?
Non
Complément de réponse : ce serait nier l'universalité du mariage. La demande de contrat civil s'exprime essentiellement -chez les personnes que je rencontre- pour préserver le mot mariage qui conserve une forte connotation religieuse.


3/Souhaitez-vous ouvrir aux couples de personnes de même sexe mariés le droit à l’adoption ?
Oui
Complément de réponse : la question n'a même pas trop lieu d'être alors que les célibataires peuvent adopter. Je trouve qu'il y a là aussi une forte dose d'hypocrisie. Je ressens que dans les opposants, l'ouverture de l'adoption est mieux tolérée pour les couples de femmes que pour les couples d'hommes. Derrière, c'est bien la question de la place de l'homme et celle de la femme dans notre société qui est en cause. En témoigne les réactions au projet professionnel d'homme désireux de devenir assistant maternel, et même professeur des écoles en maternelle.Par ailleurs, ne pas ouvrir le droit à l'adoption c'est abandonner au juge trop de responsabilité. Nous voyons bien en France se développer des inégalités fortes entre les familles dans les tribunaux : dans les uns le juge accordera des droits au second parent, dans l'autre non. C est en la matière au législateur de choisir, et de prendre ses responsabilités.


4/Etes-vous en faveur de la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples lesbiens si le mariage des couples homosexuels était autorisé?
Non
Complément de réponse : je comprends chez les couples de femmes lesbiennes le désir identique de porter et d'élever un enfant. Pour elles j'ai envie de dire oui. Mais je suis attachée à l'universalité des droits et je ne suis pas prête à accepter que toutes les femmes célibataires ou en couple hétérosexuel (j'en connais) fassent appel à la PMA pour des raisons de convenances personnelles. Le législateur doit en permanence se poser la question du sens de sa décision indépendamment de ses expériences personnelles spirituelles, intellectuelles, humaines: doit-il accompagner les évolutions sociétales ? Les devancer ? Les organiser pour éviter les dérives ?


5/Etes-vous en faveur de la légalisation de la gestation pour autrui (GPA), y compris pour les couples de même sexe si le mariage des couples homosexuels était autorisé ?
Non
Complément de réponse : je suis très opposée à la GPA et à tout commerce du corps ou d'organes... Nous avons en France la chance de faire reposer la transplantation et l'étude des produits du corps humain sur le don. Il nous faut préserver cela. Je voudrais que soient punies sévèrement les personnes qui " commandent" un enfant par GPA. Le droit à l'enfant à n'importe quel prix témoigne d'un mal être qui doit être analyser et soigner.


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